Rémy, entrepreneur

Voici l’interview de Rémy, directeur général d’EdTech France, l’association qui fédère les 400 entreprises Edtech de France.

Quel type d’élève étais-tu ?
Un élève modèle, tellement sage et attentif que la maitresse de CP avait convoqué mes parents pour leur demander si tout allait bien ! J’ai aussi toujours été premier de la classe (du moins jusqu’à mon entrée en prépa) et je tiens mon dossier scolaire à disposition de ceux qui en douteraient.

Si tu avais une baguette magique, comment t’en servirais-tu ?
En la tenant fermement dans la main droite, je déclencherais un mouvement rapide du bras vers l’avant en criant une formule que je ne peux pas dévoiler ici, puisqu’elle est magique.

Si tu pouvais parler une heure avec le ministre de l’éducation Nationale, que lui dirais-tu ?
Tout dépend si j’ai encore ma baguette magique ou pas 😉

Que trouves-tu passionnant dans les décennies à venir ?
Le monde change — à une vitesse inédite — et ces transformations profondes remettent en cause tous les équilibres, qu’ils soient climatiques, environnementaux, géopolitiques, économiques, sociaux… Nous vivons donc une ère de grande incertitude, qui engendre pour tous — et pour les plus fragiles d’entre nous en particulier — de réelles inquiétudes et de potentielles fractures. Le vrai défi est donc d’accompagner ces mutations, en ne laissant personne sur le bord du chemin, pour que ce qui est trop souvent vécu comme un risque soit vécu comme une opportunité.

Qu’est-ce qui doit changer dans l’éducation ?
J’ai assisté à la rentrée de mon fils au collège comme si c’était ma propre rentrée : je veux dire que j’ai eu l’impression que rien, ou presque, n’avait changé en trente ans ! La salle de classe ne peut pas être une bulle hors du temps, imperméable aux transformations sociologiques et technologiques du monde qui l’entoure. Il ne s’agit pas de révolutionner l’éducation, ni de tout remettre en question, mais de profiter du meilleur de ce que propose le numérique pour améliorer l’expérience de l’apprenant d’aujourd’hui… qui n’est plus l’apprenant d’hier.

Comment le faire changer ?
Il faudra une volonté politique sans doute… mais je crois surtout aux enseignants, à ceux qui sont chaque jour au contact de leurs élèves, et qui ne souhaitent rien d’autre que leur réussite. Certains sont de véritables pionniers de l’innovation pédagogique (avec ou sans numérique) et de l’expérimentation, et savent qu’il existe des dispositifs et outils qui peuvent grandement améliorer la qualité de la transmission et de la mise en mouvement des connaissances. Il faut donc aller sur le terrain, expliquer, rencontrer, impliquer les enseignants dans ces grands chantiers de transformation.

Tu travailles dans l’EdTech. Est-ce que tu n’as jamais voulu toi-même être prof ? Si oui, pourquoi ne pas l’être devenu ?
Mais j’ai été prof, et pendant près de 10 ans ! Simplement dans le supérieur, mes élèves étaient déjà très grands ! Je suis issu d’une famille de profs et j’ai toujours été passionné par la transmission et le besoin d’être socialement utile, d’avoir un impact positif. Et si les responsabilités pédagogiques et administratives m’ont peu à peu éloigné de la salle de classe (je dirigeais une grande école de management avant de rejoindre EdTech France) j’ai toujours gardé un rapport de proximité avec les élèves. Ce sont eux qui rendent ce métier passionnant (bien plus que les corrections de copie…) !

Qu’est-ce qui t’attire dans l’éducation ?
Vous connaissez un plus beau métier ? Sérieusement ?

Quel est ton plus gros challenge ?
Ne plus utiliser de mots anglais quand il existe un mot français pour le dire. Voilà mon plus gros… défi 😉

Qu’est-ce que tu ne voudrais pas que les gens avec qui tu travailles découvrent ?
Flûte, à une question près, je n’utilisais pas mon joker…

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