Léo, entrepreneur

Voici l’interview de Léo, co-fondateur de VittaScience, une plateforme éducative pensée pour l’apprentissage du codage. VittaScience a le soutien du Ministère de l’Education nationale dans le cadre du dispositif Édu-Up.

Quel type d’élève étais-tu ?
J’ai d’abord été un élève plutôt curieux, sage et bien rangé, et puis crise d’ado oblige j’ai eu quelques années de rébellion au collège. Mais bon du haut de mes 24 ans, c’est facile de juger 😉 Globalement j’ai eu de la chance d’avoir des professeurs dévoués et un contexte scolaire agréable à Cahors.

Si tu avais une baguette magique, comment t’en servirais-tu ?
Je décentraliserais les décisions vers les établissements scolaires et plus particulièrement les professeurs. Je diminuerais les budgets du lycée au profit de ceux du primaire pour rééquilibrer une situation à mes yeux incohérente. Je placerais le statut de prof au même niveau de reconnaissance sociale que celui d’astronaute et à la même rémunération que les tradeurs, pour que nos talents se retrouvent devant des élèves et non à travailler pour les GAFAM. Bon ok ça c’est si j’ai une maxi-baguette magique !

Si tu pouvais parler une heure avec le ministre de l’éducation Nationale, que lui dirais-tu ?
De prendre des cours de négociation pour siphonner Bercy et d’avoir confiance en chacun des professeurs présents sur le terrain pour faire émerger les solutions éducatives de demain.

Que trouves-tu passionnant dans les décennies à venir ?
La possibilité que chacun puisse avoir un impact significatif sur le monde, notamment grâce à internet. A titre d’exemple, je citerai Greta Thunberg, qui sans campagne publicitaire et sans renommée préexistante a réussi à se faire entendre par les plus hauts dirigeants de la planète et à mobiliser des foules.
On pourrait également mentionner tous les professeurs qui via les réseaux sociaux inspirent des milliers de leurs collègues à travers le monde.

Qu’est-ce qui doit changer dans l’éducation ?
A la question “qu’est-ce qui doit changer dans l’éducation en France”, je dirais une augmentation rapide des budgets afin de permettre l’émergence d’un véritable marché EdTech avant que les solutions Américaines, Chinoises et Indiennes n’accaparent l’intégralité du marché. A la question “qu’est-ce qui doit changer dans l’éducation au niveau mondial”, je dirais beaucoup plus de coopérations entre les classes du monde entier. Faire collaborer des élèves de différentes cultures me semble un élément essentiel du maintien de la paix dans le monde.

Comment le faire changer ?
Pour la première question, je n’ai malheureusement pas de clés, si ce n’est sensibiliser le grand public à la nécessité d’une éducation financée à la hauteur de l’enjeu. Pour la seconde, Erasmus est un embryon de solution, mais je pense qu’on peut aller beaucoup plus loin, notamment avec les nouvelles technologies qui permettent des échanges en s’affranchissant d’un couteux voyage.

Tu travailles dans l’EdTech. Est-ce que tu n’as jamais voulu toi-même être prof ? Si oui, pourquoi ne pas l’être devenu ?
Ah l’éternelle question prof versus EdTech ! Si bien sûr que j’aimerais aussi être prof, d’autant que j’ai l’occasion de rencontrer des profs super inspirants toutes les semaines… Mais j’ai choisi la voie de la startup, dans l’espoir d’aider un maximum d’enseignants et par là même leurs élèves.

Qu’est-ce qui t’attire dans l’éducation ?
Le fait que les enfants et ados d’aujourd’hui sont les acteurs du monde de demain. Une éducation de qualité, égalitaire et incitant au respect des autres et de l’environnement me semble la seule manière d’atteindre une société “en bonne santé”. Je précise que selon moi la société n’est actuellement pas en bonne santé. Je pense que les choses s’améliorent, mais trop lentement.

Quel est ton plus gros challenge ?
Créer une startup dans l’éducation c’est déjà un beau challenge 😉
Je dirais que pour réussir il faut apprendre en permanence, et ne déléguer que ce qu’on maîtrise.

Qu’est-ce que tu ne voudrais pas que les gens avec qui tu travailles découvrent ?
Que j’ai toujours tendance à repousser les choses au dernier moment, et que je passe beaucoup trop de temps à me renseigner sur des choses inutiles sur Wikipédia 😉

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